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10 000 jours de Globalis : un anniversaire particulier

Actualités, Globalistories

Le 11 décembre 2024 par Armel Fauveau

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Le 13 décembre 2024 est une date symbolique pour moi : cela marquera précisément 10 000 jours depuis le lancement de Globalis, l’ESN que j’ai co-créée avec Frédéric Hovart, le 28 juillet 1997.

Que de souvenirs ! Bien sûr, je pourrais vous raconter mille et une anecdotes de cette époque, mais je vais m’en tenir à l’essentiel.

Les débuts : une époque d’exploration et d’incertitudes

Quand Globalis est née en partant de rien, tout restait à inventer. Internet n’en était qu’à ses balbutiements : les écrans cathodiques trônaient sur les bureaux, le Minitel dominait encore les échanges numériques en France, et le Web, bien que prometteur, ressemblait à une toile inachevée, pleine de zones d’ombre et d’incertitudes.

Les connexions 56K, lentes et capricieuses, dessinaient laborieusement les premiers contours d’un monde numérique en devenir. Et pourtant, au milieu de ce paysage incertain, une conviction forte m’animait : un train technologique était lancé, et rien ne pourrait l’arrêter. Ce train, porteur d’un immense potentiel de transformation, allait révolutionner la façon dont nous vivons, travaillons et communiquons.

Il fallait oser y croire, et surtout, avoir l’audace de s’y engager pleinement, même sans savoir encore exactement où il nous mènerait.

Dès les débuts de Globalis, le choix de PHP comme technologie centrale s’est imposé avec la même évidence. À l’époque, ce choix était audacieux, presque visionnaire. Il a permis à Globalis de devenir probablement la première ESN en France (et assurément la plus ancienne encore active) à miser sur cette technologie.

Nous n’avons pas seulement adopté PHP, nous l’avons également accompagné. En animant des communautés comme PHPIndex et les newsgroups FCIWAP et FCLP, et en participant activement à la structuration de l’écosystème à travers la création de l’AFUP (dont j’ai assuré la présidence pendant les deux premières années), nous avons solidifié un ancrage technologique qui fait partie intégrante de l’ADN de Globalis.

Aujourd’hui, le paysage a bien changé : Internet est un pilier de nos vies personnelles et professionnelles. Et PHP, qui fêtera ses 30 ans l’année prochaine, reste une technologie incontournable, propulsant près de 80 % des sites Web mondiaux. Ce parcours témoigne de l’importance d’avoir osé croire en une technologie naissante, et de l’accompagner dans son évolution avec passion et engagement.

Les évolutions du métier : de la passion à la banalité

Au fil des années, j’ai eu l’opportunité de recruter plus de 200 développeurs, chacun apportant son lot de singularité et de talent. À nos débuts, les profils que je rencontrais étaient souvent portés par une curiosité insatiable et une passion débordante. Ils avaient cette conviction, tout à fait juste, d’exercer un métier révolutionnaire où tout restait à inventer.

Aujourd’hui, le paysage a changé. Devenir développeur est presque devenu une banalité, parfois réduit à une simple voie « alimentaire » ou, pire, à un choix par défaut. Bien sûr, heureusement, cette tendance ne concerne pas tout le monde : de nombreux développeurs conservent cette flamme et cet enthousiasme. Mais il serait imprudent de ne pas s’interroger sur cette évolution.

Internet, autrefois domaine d’initiés et territoire d’exploration, est devenu mainstream. Il est omniprésent, accessible à tous et utilisé par tous. Et avec cette banalisation, une question se pose : la passion s’est-elle essoufflée ? Le regard émerveillé sur les possibilités infinies du code a-t-il cédé la place à une simple routine ?

Pourtant, il reste tant à apprendre, tant à innover. Les champs d’exploration sont plus vastes que jamais, que ce soit dans l’intelligence artificielle, les technologies durables, ou les nouveaux paradigmes de programmation. Gardons à l’esprit que le développement, au-delà d’être une compétence technique, est une aventure créative et un moteur d’innovation. Revenons à cette idée originelle : coder, c’est aussi rêver, construire et repousser les limites du possible.

Une boîte à outils qui déborde

En parallèle, l’écosystème technologique a connu une explosion spectaculaire, mettant à notre disposition un éventail de solutions aussi vaste qu’impressionnant. Cette abondance a ses avantages, mais aussi ses excès. Nous sommes passés d’une époque où la boîte à outils, bien que rudimentaire, se montrait ingénieuse et efficace, à une ère où elle déborde de possibilités, mais où la simplicité et la clarté se perdent souvent en chemin.

À force de vouloir tout embrasser, nous oublions parfois l’essentiel. L’offre pléthorique en terme de technologies, de méthodologies et d’outils pousse certains à se disperser et à céder au chant des sirènes. Cela peut conduire à ce que l’on appelle le culte du cargo : l’illusion qu’en empilant des processus ou des technologies, on obtiendra forcément des résultats. Mais à trop complexifier, on perd de vue l’objectif premier.

Il est crucial de se rappeler que la technique n’est jamais une fin en soi. C’est avant tout un moyen au service d’une vision, d’un besoin ou d’un projet. Retrouver cette lucidité et cette simplicité dans nos choix technologiques est essentiel pour rester pertinent et efficace.

Réflexions de vie, sur 10 000 jours

À 55 ans, ce jalon me pousse à partager quelques leçons que j’ai apprises. Peut-être inspireront-elles celles et ceux qui débutent ou réfléchissent à leur parcours.

"Pour comprendre le présent et anticiper l’avenir, il faut connaître le passé"

Beaucoup, en particulier parmi les plus jeunes, ont tendance à penser que tout ce qu’ils n’ont pas connu n’a jamais existé. Cette vision est non seulement réductrice, mais elle occulte aussi les fondations sur lesquelles reposent nos avancées actuelles.

En science, on célèbre souvent l’annus mirabilis de 1905, l’année où Einstein a bouleversé notre compréhension de l’univers en posant les bases de la physique moderne. En informatique, je considère que les années 1969-1973 forment une période tout aussi remarquable, une véritable série d’anni mirabiles. Ces années ont été le théâtre de révolutions fondatrices : la naissance d’Unix, l’émergence du langage C, l’invention du protocole TCP/IP et le déploiement du réseau Arpanet, précurseur de l’Internet.

Quand on prend le temps de creuser, on réalise que presque tout ce que nous utilisons aujourd’hui repose sur ces piliers ou s'en inspire : systèmes d'exploitations, langages et paradigmes, outils, réseaux, etc. Ces innovations, nées d’un mélange d’audace, de vision et de pragmatisme, continuent d’influencer profondément notre monde.

Il est essentiel de ne pas oublier ces origines. Non pas par nostalgie, mais parce qu’elles nous rappellent que chaque avancée repose sur des idées, des défis et des efforts collectifs passés. Reconnaître ces fondations, c’est mieux comprendre le chemin parcouru et mieux appréhender les défis à venir.

"Les contraintes sont une bénédiction pour la créativité"

Les contraintes sont un formidable moteur d’ingéniosité. C’est une conviction profonde que j’ai forgée au fil de mes 40 ans de pratique en développement. Lorsque les moyens manquent, qu’ils soient techniques, financiers ou humains, on n’a d’autre choix que de se débrouiller, d’innover, de repenser ses approches. C’est souvent dans ces moments de tension que naissent les solutions les plus ingénieuses et les idées les plus audacieuses.

À l’inverse, le confort peut devenir un piège insidieux, étouffant peu à peu la créativité. Quand tout est à portée de main, le besoin d’improviser ou d’explorer se fait moins pressant, et l’élan laisse place à la routine. Pourtant, c’est en sortant de sa zone de confort, en affrontant des contraintes volontairement ou non, que l’on découvre tout son potentiel.

Chercher à faire mieux avec moins, à relever des défis dans un contexte parfois compliqué ou imparfait, est bien plus qu’un exercice technique : c’est une leçon de vie. Cette démarche, exigeante mais profondément enrichissante, cultive l’adaptabilité, la résilience et une forme de satisfaction rare, celle de voir une idée prendre forme là où tout semblait impossible.

"Les erreurs sont des marches sur le chemin de la vérité"

Cette citation d’Alexandre Grothendieck, mathématicien de génie, résonne en moi depuis tant d'années. Elle me rappelle une vérité fondamentale : l’échec n’est pas une fin en soi, mais un passage nécessaire vers la compréhension et la maîtrise.

Pourtant, trop souvent, je vois des personnes paralysées par la peur de se tromper. Cette peur devient un véritable frein à leur progression et à leur montée en compétence. C’est un problème particulièrement ancré en France, où l’échec est encore trop souvent perçu comme une faute, plutôt que comme une opportunité d’apprentissage.

Et pourtant, c’est en acceptant de se tromper que l’on progresse, à condition d’en tirer les enseignements nécessaires. Oser expérimenter, explorer de nouvelles pistes, se confronter à l’inconnu, et parfois remettre en question ses certitudes, voilà ce qui forge véritablement les compétences et la créativité. L’innovation, qu’elle soit scientifique, technologique ou personnelle, naît souvent d’une série d’essais infructueux.

Alors, plutôt que de redouter l’erreur, apprenons à l’accueillir comme une étape naturelle sur le chemin de l’apprentissage et du dépassement de soi.

"Apprenez à penser par vous-même. Si vous ne le faites pas, d'autres le feront pour vous"

Cette citation, souvent attribuée au Dalaï-Lama, prend tout son sens dans notre époque où Internet et l’Intelligence Artificielle (IA) jouent un rôle de plus en plus prépondérant dans nos vies. Ces outils, devenus de véritables prolongements de notre esprit, transforment la façon dont nous accédons à l’information, prenons des décisions, et interagissons avec le monde.

Cependant, cette commodité n’est pas sans risque. Il est primordial de préserver et de cultiver notre esprit critique, notre capacité à questionner, analyser et réfléchir par nous-mêmes. Face à des algorithmes toujours plus puissants et à une abondance d’informations souvent biaisées ou superficielles, savoir raisonner seul est un rempart contre la passivité intellectuelle.

Penser par soi-même, c’est aussi refuser de se contenter de solutions toutes faites, c’est oser se poser des questions, explorer des idées nouvelles et parfois aller à contre-courant. C’est cette indépendance d’esprit qui nous permet de rester maîtres de nos choix et d’imaginer des perspectives nouvelles, au lieu de simplement suivre celles qu’on nous impose.

"L’intérêt du plus grand nombre l’emporte sur celui de quelques uns ou d’un seul"

Inspiré par la sagesse vulcaine chère à Mr. Spock, ce principe, éminemment geek, me guide souvent dans mes décisions, qu’elles soient techniques, stratégiques ou humaines. Plus qu’une simple citation, c’est une philosophie qui invite à prendre du recul et à considérer l’impact collectif de nos actions.

Dans un contexte professionnel, cela signifie privilégier des choix qui bénéficient à l’équipe, au projet ou à l’entreprise dans son ensemble, même si cela implique de mettre de côté des intérêts personnels ou des préférences individuelles. De même, sur le plan personnel, ce principe nous rappelle l’importance de penser aux conséquences de nos actes sur notre entourage et sur la communauté.

S’il peut sembler exigeant, ce raisonnement altruiste est aussi profondément enrichissant. Il encourage à bâtir des solutions durables, à renforcer la cohésion et à viser un bien commun.

Et maintenant ?

Aujourd’hui, Globalis est une équipe solide de près de 50 collaborateurs. Nous prévoyons de clôturer l’exercice 2024 avec un chiffre d’affaires de plus de 5 millions d’euros, en augmentation de 10%, accompagné d’un résultat net positif. Cela marque une progression notable par rapport à 2023, et ce, malgré un marché incertain et en demie teinte.

Pour ce qui est de l’avenir, l’aventure continue. L’IA représente un tournant technologique majeur, comparable au train technologique que fût Internet à la fin du siècle dernier. Il est fort à parier que l’IA transformera en profondeur nos métiers, nos pratiques, nos perspectives et même notre vie de tous les jours.

Mais dans l'immediat, atteindre les 10 000 jours d’existence de Globalis, n’est finalement qu’une étape. Il reste tant à accomplir : de nouveaux domaines à explorer, des défis à relever et des opportunités à saisir. Le plus passionnant est encore à venir !

Alors continuons d’avancer avec ambition et curiosité. 🚀

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